ASC Ducos - Handball Club

Développement des qualités physiques chez les jeunes

Contenu de la page :
Préambule
1- Recommandations pratiques
2- Exemples de séances permettant de développer à la fois les qualités aérobies et anaérobies
3- Le renforcement musculaire chez l’enfant et l’adolescent
4- Tests


Préambule

En raison des exigences du sport de haut niveau, les jeunes sportifs sont de plus en plus exposés à des charges de travail élevées au cours de leur parcours sportif. La programmation et les conditions de l’entraînement doivent donc être de plus en plus finement ajustées sur la base de connaissances fondamentales et appliquées qui sont spécifiques à l’enfant.

À l’heure actuelle, la plupart des entraîneurs, des éducateurs sportifs et des préparateurs physiques qui sont en charge de suivre et d’accompagner les enfants dans leur pratique physique et sportive, s’interrogent sur la manière de les conduire vers le plus haut niveau tout en essayant de préserver leur capital santé.

Ces interrogations concernent notamment la pertinence d’évaluer la maturation biologique pour identifier les talents, l’intérêt de s’échauffer et de s’étirer pour prévenir les blessures et optimiser la performance, le rôle de la maturation sur l’entraînabilité des différentes qualités physiques, la structuration de l’entraînement au cours de la croissance, la place de la « musculation » dans la préparation physique de l’enfant, et la légitimité des efforts lactiques et du travail pliométrique avant et pendant la puberté.

1- Recommandations pratiques de programmation

Différents types de programmes appréhendant différents objectifs d’entraînement (vitesse / coordination), en mêlant course en sprints sur 20, 30 et 40 m et/ou sauts en hauteur et en longueur peuvent être proposés pendant les activités physiques pour développer les performances en course et en saut chez les enfants, et non spécifiquement le métabolisme anaérobie. En effet, la vitesse en sprint et la hauteur des sauts sont des qualités essentielles pour la performance au handball.

En pratique, des sprints courts de 20-40 m et des exercices de sauts peuvent être réalisés séparément ou combinés (circuit training), sous la forme de challenges par équipe (course de relais) ou de compétitions. Au cours de ce type de programmation, l’augmentation du volume au fil des sessions peut être obtenue en augmentant le nombre de répétitions. 

Outre les bénéfices sur les plans physiologiques et fonctionnels que nous avons abordés ci-dessus, ce type de séances d’entraînement, à base d’exercices intenses et répétés, présente plusieurs avantages. Si leur mise en place par l’éducateur est plus aisée que pour des exercices continus, ce type de séance donne l’opportunité de pouvoir échanger avec les enfants en cours de séance, de donner ainsi des feedbacks, des encouragements mais aussi des instructions.

De plus, les enfants semblent mieux tolérer les exercices intermittents que les exercices continus (Timmons et Bar-Or, 2003). Il est également possible d’individualiser les séances et d’évaluer facilement les progrès des enfants et des adolescents. Sur le plan psychologique, ce type d’exercice rend plus attractif la pratique sportive et motive certainement plus les jeunes qu’un exercice en continu.

2- Exemples de séances permettant de développer à la fois les qualités aérobies et anaérobies

Des chercheurs se sont attachés à comparer les effets de deux types de séances d’entraînement intenses, proposées trois fois par semaine pendant sept semaines à des jeunes footballeurs (14 ans) (Meckel et coll. 2012).

Ainsi, un entraînement programmant trois fois par semaine quatre à six répétitions de sprints de 4x50m réalisés le plus vite possible et entrecoupés de 2 min de récupération entre les séries et de 4 min entre les blocs, permet de faire progresser de la même manière sur 30m, 250 m, et 4 x 10 s, qu’une séance de 4 à 6 répétitions de 200 m à 85% de la VMA répétée également trois fois par semaine. Néanmoins, on relèvera le nombre important de séances par semaine pour obtenir ces gains de performance.

Cependant, ces séances sont intéressantes car elles permettent de diversifier les activités chez les adolescents et de rendre ainsi plus attractif le développement des qualités anaérobie et aérobie en évitant le traditionnel exercice d’endurance en continu auquel les adolescents adhèrent difficilement.

De plus, ces travaux montrent que deux types de séances complètement différentes, permettent d’induire le même niveau d’adaptation, que ce soit en termes de performances ou de gain de VO2max. Ces résultats rejoignent les travaux menés chez l’adulte, qui ont montré que six séances en deux semaines, à raison de quatre répétitions de sprints de 30 s réalisés le plus vite possible sur bicyclette ergométrique, et entrecoupés de 4 min de récupération, conduisaient aux mêmes adaptations cardiorespiratoires et métaboliques que six séances de 1h30 à 2h d’entraînement en endurance à 65% de VO2max (Gibala et coll. 2006, 2012).

Dans ce sens, Borel et coll. (2010) ont cherché à identifier les correspondances des réponses cardiorespiratoires entre les différentes intensités d’exercices continus, et celles d’exercices intenses intermittents chez des enfants prépubères, dans le but de diversifier les modalités d’exercice, tout en conservant une individualisation de la programmation d’entraînement.

Ainsi, un exercice continu de 6 min à 60% de VMA sollicite le même niveau de consommation d’oxygène qu’un exercice intermittent de 15/15 (15 s de travail/15 s de repos) à 90% de VMA pendant 6 min. Il en est de même pour les exercices continus à 70% de VMA et les exercices intermittents de 15/15 s à 100% de VMA. Cependant, ceci n’est pas confirmé pour les exercices continus à 80% de VMA comparés aux exercices intermittents à 110% de VMA, où la consommation d’oxygène est supérieure au cours de l’exercice continu.

Ici encore ces données permettent de diversifier l’offre de séances proposées aux enfants et adolescents, que ce soit chez une population jeune en bonne santé ou dans le cadre d’un programme en réhabilitation pédiatrique.


3- Le renforcement musculaire chez l’enfant et l’adolescent .

Rappelons avant tout que l’élément charnière incontournable chez l’enfant sportif est le pic de croissance. En effet, cette période délicate est corrélée à la présence de cartilages de conjugaison qui, si les sollicitations sont excessives, évoluent vers des pathologies dites de croissance. Celles-ci impliqueront alors un arrêt sportif plus ou moins long.
Cette période critique est variable selon les individus, souvent proche de 12 ans chez la fille et 14 ans chez le garçon.

3.1- Avant le pic de croissance:
La production naturelle d’hormones anabolisantes étant modeste à cet âge là, il est illusoire de rechercher une musculature semblable à celle de l’adulte.
Le gain de force peut être réalisable, pas l’hypertrophie musculaire.
La musculation devra être réalisée sous forme d’exercices ludiques (ateliers avec obstacles par exemple), en privilégiant la vitesse d’exécution et non la charge, le poids du corps de l’enfant pouvant être alors utilisé pour doser les exercices (réalisés en décharge). Ces séances de renforcement seront couplées à des exercices de proprioception et de coordination.

3.2- Pendant le pic de croissance:
Cette période charnière nécessitera une vigilance accrue et une surveillance de la part des personnels encadrants, selon les mêmes règles pré-citées. La progressivité est de mise et celle-ci ne sera possible que si la tolérance est bonne et si la technique a bien été acquise par l’adolescent.
Une version allégée sera proposée aux adolescents en surcharge pondérale.

3.3- Après le pic de croissance:
Le ralentissement de la croissance et le statut hormonal permettront le développement de la force et l’hypertrophie musuclaire. Les charges pourront progressivement être augmentées, à raison de 2 fois par semaine en moyenne maximum en se contentant d’une à deux séries par groupe musculaire et un maximum de 8 exercices par séance de musculation.
Autours de 17 – 18 ans, si la technique a bien été intégrée par le sportif, les séances peuvent être comparables à celles de l’adulte.

En conclusion, la musculation est un bon complément dans le cadre d’une préparation physique mais pour ne pas nuire à la santé, elle doit être maitrisée techniquement et surtout très progressive.

 


4- Tests

Afin d’évaluer les résultats de votre programme de préparation sur les éléments de votre groupe, je vous invite à consulter la page suivante Tests qui se révèle assez complète et détaillée.

Je rajoute également ce lien qui traite de Test de Léger et qui n’est pas abordé dans le contenu de la page précédente.